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aa. Failing hope ▬ Rai

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Failing hope


La nuit avait été longue. Non pas en sommeil mais en réflexions. Une remise en question de tant de choses qu'il m'avait été impossible de fermé l'œil. Alors j'ai vidé le peu d'alcool qui me restait. Acquis par des moyens peut légaux, je devais bien l'admettre. Mais qui irait me flinguer pour trois bouteilles ? Au vu de ma misérable place dans ce dôme, je n'étais plus à ça près. Si on avait voulu m'éradiquer prématurément, ça aurait été fait il y a de ça une paye !

Seule dans le clapier qui me servait de logement, étalée sur ce qui faisait à la fois office de lit et de canapé, j'en appelais au sommeil. Qu'il vienne m'enlacer et m'étreindre l'âme. J'étais fatiguée... Et les années qui passaient se faisaient de plus en plus courtes. De quoi attiser ma crainte de mourir sans rien avoir apporté, de n'avoir été qu'une paria toute ma vie incapable de faire quoi que ce soit de constructif... ou alors me rassurer à me dire que tant pis : au moins toute cette merde serait bientôt terminée. Mon cœur était partagé et cette nuit, ne voguait pas vers l'horizon le plus optimiste. Je servais une société qui me jugeait nuisible, m'accrochais à des idées qui ne franchiraient jamais les portes du gouvernement. J'aimais mon travail et ne le faisait pas pour la reconnaissance que nous étions en droit d'espérer. Mais lors du décompte, ça pesait dans la balance.

Une dernière bouteille y passa. L'aube se pointait. J'étais réduite à l'état de larve et négligeais mes responsabilités : l'alarme qui sonna ne su me sortir de ma torpeur. Un sommeil de plomb vide et austère. Je n'étais plus là. Et la réalité me rattrapera avec de sacrés coups de bâtons dont je n'avais absolument pas tenu compte avant de me mettre la gueule en vrac. Non pas que je m'en fichais : on pouvait dire ce qu'on voulait, d'ordinaire j'étais ponctuelle et assidue, assez pour me permettre de tirer sur la corde sans que mon quotient ne prenne une gifle me menant tout droit aux oubliettes. Proches oubliettes qui, au moins pour cette matinée ivre, ne m'avaient pas imposé la peur qu'elles m'inspiraient.

L'obscurité régnait dans la boîte d'acier qui m'abritait. C'était désordonné, ça sentait la gnôle. Pour couronner le tout, j'étais avachie à plat ventre sur le lit une place vêtue d'un simple débardeur et d'un tee-shirt. Il faisait sûrement froid, mais je m'en fichais éperdument. L'un des avantages à ma nature : les virus n'allaient pas m'attaquer si aisément. Malheureusement pour moi, c'est un autre genre de virus qui vint s'attaquer à mon organisme : la lourde porte grinça et fronça mes traits. Un gémissement dérangé que je combattis en mettant mon bras sur mon visage pour éviter l'agression. Ce pourrait être n'importe qui : un voleur ou le Gouverneur, je ne bronchai guère plus.
@"Rai Sobek"
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Le vrombissement de sa voix tonna dans le container. Un revêtement si fin que le froid du métal passerait à travers ce dernier. Normal que la réverbération soit si élevée. Ou pas... c'était peut-être l’alcool et la cavité qu'il avait creusé à l'endroit où devait normalement se trouver ma matière grise.

Ce n'était pas moi, cette larve. Rien de ce que je représentais. Je tenais bon, c'était ça ma personnalité. J'avançais peu importaient les risques et les conséquences. Mais baisser les bras ? Ça ne me ressemblait pas. Me réfugier ainsi dans le vice n'était pas dans mes habitudes. Rai était bien placé pour le savoir. Sa proximité avait beau parfois être dérangeante, il représentait un soutien silencieux que j'estimais énormément. Qu'il rêve s'il souhaite m'entendre le remercier ou le gratifier de mots attestant de mon admiration face à lui ! Mais je crois que depuis le temps, il le savait... d'une manière ou d'une autre. Parce qu'un regard ne ment pas. Des attentions, fugaces et discrètes, ne s'oublient pas. Et si j'avais été en pleine possession de mes moyens, j'aurais fondu de honte qu'il me voit ainsi. Parce que j'accordais une importance à son jugement. Non pas de part sa place de mentor, mais part une réelle affection que je savais inexploitable. Après tout, je n'étais qu'une Aberration. Un objet dont il devait disposer. J'avais beau croire qu'il me vouait une attention particulière, voire même une estime assez haute, cette barrière restait présente.

La porte métallique claque sans entendre le verrou s'enclencher. Je reste étalée sur mon lit à ignorer ses complaintes. Si ça n'avait pas été lui... non, je pense que ma position aurait été la même : étalée sur la paillasse. Si ça en amusaient certains de me défoncer, qu'ils le fassent.

Fais chier.

Évidemment que je ne voulais pas d'emmerdes. Étant assez douée pour m'en ramasser dans la gueule alors même que mes services sont loyaux et efficients depuis une décennie déjà, à en rester classée parmi les moins que rien, je savais pertinemment que si n'importe qui d'autre m'avait vu dans cet état, ça aurait été la fin que je craignais tant.

Je n'allais pas lui faire part de mes angoisses. Des raisons qui m'avaient mises dans cet état. Les justifications n'avaient pas lieu d'être entre un chef et son agent. Il me ferait payer cette incartade sans chercher à comprendre le pourquoi du comment. Parce que c'était son job. Et que baisser les yeux, courber l'échine, c'était mon devoir en tant qu'Aberration. Peu importait ce qu'il représentait pour moi ou ce que je pouvais bien représenter pour lui. C'était difficile, à n'en pas douter. Mais malgré la fatigue morale de cette vie, je voulais croire qu'il me restait encore assez de force pour tenir la distance.

Non sans difficulté, je me décidai à émerger. Enlevant mon bras, me redressant doucement. Ma tête me faisait mal... si mal ! Des coups de matraque assénés de toute part. Impossible de m'en défendre. Assise en tailleur sur le lit, je posai les coudes sur mes genoux pour donner à mes mains l'aplomb nécessaire à soutenir ma tête. Mes cheveux bruns formaient un fin rideau autour de mon visage. Ignorant les bruits de pas, de fouille, je ne compris le geste de Rai qu'une fois le verre présenté à ma portée. Je le saisis en redressant le dos légèrement. L'eau était légèrement voilée. Dégueulasse... comme toujours. Je la sirotais avec lenteur comme pour allonger la peine. « À vos ordres Chef Sobek », répondis-je avec désinvolture avant de vider ce qui restait du verre. Je ne faisais pas attention à son regard aussi insistant pouvait-il être. Ça n'aurait fait qu'ajouter à mon état un malaise embarrassant.

C'est avec nonchalance que je me levai avec le verre pendouillant au bout de mes doigts. Je le déposai sur le petit plan de travail de la cuisine avant de défaire mon débardeur en traversant le studio pour aller vers la salle de bain. Au moins le regard pesant de Rai aura eu brièvement quelque chose d'autre à zieuter que ma tête de déterrée. Je m'enfonçai dans l'étroite cabine de douche dans un bruit sourd notant la collision de mon pied contre le rebord. Déséquilibrée, je me rattrapai de justesse en proférant un juron. « C'est quoi le job ? » Demandai-je à travers le rideau délabré et l'eau qui tardait à s'écouler. J'avais beau contrôler la glace, je n'étais pas immunisée contre le froid. Ma peau frissonnait comme jamais au ruissellement du filet d'eau sur mes courbes. Au moins les douches étaient rapides... Peut-être plus rapides que les briefings de Rai sur le qui-vive. Je ne percutai pas de suite qu'il ait pu me couvrir pour mon absence de ce matin. Reprenant à peu près forme, j'imaginais juste une hiérarchie furax qui serait une nouvelle fois satisfaite de me voir arborer ce maudit brassard rouge.
@"Rai Sobek"
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Le froid de l'eau était une façon radicale mais efficace pour se sortir d'un tel brouillard. Loin d'être agréable, au moins ça me permettait d'atterrir. Un léger air pensif me prit lorsque Rai évoqua l'excuse servie pour couvrir mon absence. Un soupir caché par le bruit du robinet. Il couvrait mes arrières. Peu importait si je le méritais ou non aux yeux de la société. Ce brassard rouge que j'arborais n'avait jamais biaisé son jugement. S'il pouvait s'avéré cinglant et moraliseur, ce n'était aucunement dépendant de la nature ou du quotient d'une personne. Il était honnête, franc. Ce qui lui était plus souvent reproché qu'autre chose. Mais ça lui avait également octroyé cette place qui lui allait à ravir.

Savonnant mon corps, je décelai par les bruits adjacents que Rai préparait quelque chose dans la cuisine. Sans dire un mot, je me concentrais sur ses explications. Un recrutement au centre de formation. Une mission somme tout assez simple reposant sur de l'observation et de l'analyse. Pas sûre d'être en assez bonne condition pour faire fonctionner mon cerveau plus que mes muscles, mais je n'allais pas aggraver mon cas à discuter l'ordre de mission. Me rinçant rapidement, je sortis de la douche en m'enveloppant dans une serviette. Elle me séchera le temps d'atteindre la commode où mes tenues étaient entassées. Mes vêtements étaient étrangement bien pliés, bien rangés. J'enfilai de nouveaux sous-vêtements et une tenue noire appropriée. Récupérant mon blouson noir au brassard rouge pour le balancer sur le lit encore défait.

De la modeste cuisine sous-équipée émanait une odeur de nourriture. Je m'approchai de Rai, cheveux lâches encore mouillés. Je me sentais bête à le voir s'occuper ainsi de moi mais d'un autre côté, l'idée me réconfortait. C'est que je me sentais bien avec lui. En retour, je ne lui offrais qu'une ombre de moi-même.

Si je n'avais pas loisir à refaire le monde, ces baisses de régimes paraissaient de plus en plus fréquentes. Cela se traduisait par des absences, des moments où je me retrouvais silencieuse et pensive. Des étourderies que, d'ordinaires, je ne m'accordais pas de faire. Autant de détails qui n'avaient pu échapper à Rai. J'avais peur des questions que cela pouvait soulever chez lui. Mais il n'était pas du genre à faire dans le sentimental. Ce qui, pour le coup, m'arrangeait bien. J'avais bien trop honte pour évoquer mes crises existentielles avec lui. « Merci, vins-je lui dire d'un air hésitant. Pour la couverture. Et la nourriture. » Je ne me souvenais pas que boire creusait à ce point l'estomac. Je n'avais pas de réelle sensation de faim, mais une fébrilité qui me rendait faiblarde.

Vêtue d'un t-shirt noire, d'un pantalon large de la même teinte, et de chaussures adaptées aux missions sur le terrain, je m'appuyai contre le plan de travail. Assez proche de Rai sans non plus envahir son espace. Dans un tel appartement, il était difficile de ne pas être l'un sur l'autre en même temps...

Ma mauvaise humeur semblait s'estomper, même si ma mine restait affreuse. Je comatais sur l'eau portée à ébullition. « Tu ne devrais pas chercher à sauver ma peau à chaque fois, Rai. J'ai merdé. Pour une fois j'aurais mérité le blâme des supérieurs, avouai-je à voix basse, un arrière goût de pessimisme dans le ton. Arrivera un moment où tu devras surtout penser à toi, tu en as conscience ? » Lui demandai-je en relevant mes yeux vers les siens. Je tenais à cette tête brûlée plus qu'elle ne pouvait le croire. Si bon nombre de signes pouvaient faire penser à une certaine réciprocité, les barrières instaurées par la société m'empêchaient d'être honnête avec moi-même dès qu'il s'agissait de lui.
@"Rai Sobek"
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Son index vient taire mes mots. Un geste audacieux dont la désinvolture évoquait l'attrait que je pouvais ressentir envers cet homme. Une proximité à la fois naturelle et forcée. Comme si tout deux, nous savions que ce pouvait être dangereux. Rai prétexta son intérêt pour ma sauvegarde par l'idée générale qu'il avait de protéger son unité. Je n'étais pas l'élément le plus précieux de son escouade, mais force est de constater qu'il avait une confiance aveugle en moi. Ce qui le faisait me choisir lorsqu'il fallait sortir accompagné pour une mission. Que rares étaient les fois où il me laissait sur la touche dans la caserne à m'entraîner. Une confiance et une affection certaine qui me valait bon nombre de critiques de la part des autres.

Ce n'était pourtant pas légitime. Ce ne serait pourtant pas pour me déplaire. Mais jouer avec le feu n'était pas une possibilité quand on se trouvait dans ma position. J'aurais aimé avoir le courage de tout foutre en l'air, de ne m'intéresser qu'à moi et mes désirs. Cependant, j'en étais incapable. Je tenais trop à la vie pour ça. Tellement que je commençais à m'en mettre la tête à l'envers juste pour oublier tous les risques pris. Je voulais pouvoir me sentir libre, éloignée des carcans de la société. Pouvoir laisser libre cours à mes sentiments et ressentiments.

Mais j'étais une Aberration.
Pire encore : une Aberration façonnée à l'image du gouvernement.

Mes parents avaient toujours été exemplaires dans leur conduite. Ils faisaient ce qu'on leur demandait et de la manière dont on leur demander de le faire. Je n'avais pas été capable de mimer leur façon de vivre. Alors la caserne avait été mon seul chemin. Un enseignement sévère et strict qui ne m'empêcha pourtant pas de finir avec un brassard rouge. Parce qu'ils devaient le sentir, que je n'étais pas comme eux. Que malgré mes états de service, j'avais besoin d'un but direct pour poursuivre ma route. Les humains semblaient s'échiner à refuser de croire qu'une Aberration ne pouvait pas tout simplement vouloir faire le bien autour d'elle. Aider les autres, les protéger. Humains ou Aberrations. Je n'étais pas crédible à leurs yeux quand bien même j'étais à l'image de ce qu'ils avaient faits de moi.

J'avais abandonné l'idée d'en comprendre la logique depuis des années. Mais l'approche de la ligne d'arrivée me faisait tout remettre en question.

Rai n'était pas pour aider...

Par chance, j'avais trop la tête dans le brouillard pour prendre le temps d'y réfléchir avec sérieux. D'un embarras perceptible, Rai approcha son visage du mien. Mon cœur manqua un battement avant de se déchaîner dans une course interminable. Lorsqu'il s'éloigna, mes pommettes avaient pris cette teinte rouge de la gêne. Jamais je n'avais été gênée face à lui. Mais cette proximité et ce qu'elle aurait pu engendrer... Je détournai le regard, honteuse d'avoir eu cette image dans l'esprit ne serait-ce qu'une seconde ; il voulait simplement voir si je sentais encore l'alcool. Bien moins attractif que ce que j'étais venue à imaginer. Et je m'en sentais ridicule sur l'instant.

Il ne s'éloigne pas. Mes yeux se relèvent et nos regards se croisent. Je retiens une expiration pour ne pas l'incommoder avec les relents d'alcool. Impossible de percevoir la portée de ce silence qui nous enveloppa. Je ne comprenais pas ce qui se passait mais j'appréciais ressentir la chaleur que son corps dégageait. Le sentir avoir cette emprise sur moi. Ce sentiment qu'il viendrait à m'encercler et m'empêcher de lui échapper... Mon rythme cardiaque ne parvenait pas à ralentir la cadence...

Finalement, une déclaration vint briser cet interlude aussi incommodant que plaisant. Il voulait pas risquer de me perdre. Au même titre que n'importe quel agent. Je ne le croyais pas ; Rai m'avait prise sous son aile dès qu'il en avait eu la possibilité. Il y avait quelque chose entre nous. Une connexion que j'avais toujours su ressentir mais qui, aujourd'hui, semblait quitter l'abstrait pour se concrétiser. Ou alors... et c'était sans doute le cas : ce n'était que ma peur qui me poussait à interpréter des signes qui n'existaient pas. Ma peur qui me faisait comprendre des faits pourtant absents. Et malgré cette hypothèse qui se faisait bien plus plausible que nulle autre, je restais figée face à lui. Détaillant le châtain de ses iris.

Une absence qui se solda par son inévitable éloignement. Un bol et sa vaisselle. Je saisis avec lenteur le contenant et un couvert. Ayant besoin d'air, ne voulant sortir ainsi, je retournai vers ce qui faisait officie à la fois de chambre et de salon pour m'asseoir parterre en tailleur face à la table basse. « T'es quand même pas obligé de me ramasser à la p'tite cuillère. C'est pas ton d'job. J'ai merdé, j'aurais pas dû, c'est normal que j'en paye le prix, répondis-je comme un programme acceptant la fatalité de son sort avec une facilité déconcertante. Mais merci... » ajoutai-je avec une touche d'émotion qui n'avait aucunement sa place dans une telle réplique.
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Frénétiquement, mon genou commence à trembler. Lentement. Rai est installé en face de moi, à me regarder manger par petites bouchées. Je cillai sans le vouloir à ses mots étranges. Ramener ce passé qui lui avait été imposé injustement me rendait mal à l'aise. Parce qu'à avoir vécu ça, d'avoir cette empathie exacerbée, ça impliquait que Rai se mettait lui-même en danger pour nous protéger. Protéger les "miens" des "siens".

L'utopiste en lui devait prendre de sacré coups dans la gueule à la moindre altercation. La moindre affaire. La moindre opération.

Enlevés les codes couleur, je ne voyais aucune différence entre Rai et moi. Entre n'importe quelle Aberration et n'importe quel humain. Est-ce que cela changeait quelque chose ? Absolument rien. Comment pouvait-il alors espérer qu'agir pour un groupe des "nôtres" permettrait de changer cette société ?

Son éloquence m'intrigue et me rend nerveuse. Cette jambe continue à bouger, toute seule, à un rythme frénétique que je ne percute même pas.

Docilement et silencieusement, je continuais à manger. Et lui à parler. Moi-même j'avais souffert de ce retard. Mise en parallèle avec mon frère et ma sœur, devant voir mon pouvoir être provoqué. Classée comme S devant sa fulgurance. Ce n'était pas un cadeau... Mon pouvoir ne s'était pas déclaré pour une bonne raison : je n'étais pas prête à le gérer. Il m'a donné bien du mal à souvent se retrouver être en opposition face à ce que j'étais. Face à qui j'étais. Cette provocation m'avait enfermée, isolée. Un fardeau plus qu'une bénédiction. Si aujourd'hui je sais pertinemment que je n'aurais pas préféré être dans la situation de Rai : à devoir quitter ma famille car on m'avait mise dans la mauvaise case, à l'époque j'aurais tout donné pour que rien ne se soit déclenché. Qu'on m'ait adoptée, élevée du mauvais côté de la barrière...

Je comprenais sans mal qu'il parvenait à identifier mes questionnements. Ce n'était pas difficile de voir que j'étais au bout du rouleau en même temps... Prête à baisser les bras, tout abandonner. Ne pas vouloir courir vers la ligne d'arrivée mais la laisser venir à moi, me capturer et m'entraîner dans l'inévitable chute.

Finissant ma bouchée, je revins sur ses premiers mots, préférant ça à l'apitoiement stérile. « Et en quoi l'inverse serait mieux que la situation actuelle ? Si ce n'est pas moi qui paye, c'est toi. Et encore... je ne sais pas si j'aurais la bêtise que tu as de persister à vouloir couvrir des Aberrations... », lui reprochai-je à demi-mots malgré le fait qu'intérieurement, je lui étais profondément reconnaissante. Et il devait le savoir, d'à quel point je le respectais pour l'aide qu'il m'apportait chaque jour. Le soutien qu'il représentait était incomparable. Mais je ne voulais pas qu'il vienne à risquer trop gros pour moi. Il n'avait pas à se compromettre pour une créature qui, de toute façon, n'en avait plus pour longtemps. Ça n'en valait pas la peine.

À répéter ma remarque dans la tête, je plongeai mon regard dans le bol, ne voulant qu'il décèle le problème sur lequel je l'avais inconsciemment centrée : entre nous, ça ne changerait rien ; persisterait un interdit, une incompatibilité Morale qui nous pesait autant l'un que l'autre. Si c'était subtile, je le ressentais. Et je peinais à croire que ce ne soit pas réciproque. Même si, de son côté, c'était différent. Rai avait la chance d'avoir une femme. Je savais que ce n'était qu'une formalité entre eux et que ça ne marchait pas le moins du monde, mais je ne pouvais m'empêcher de jalouser cette situation : avoir quelqu'un près de soi... d'autant si ça avait été quelqu'un comme Rai. Mais je n'ai jamais eu le courage ni la motivation de chercher à construire quoi que ce soit avec qui que ce soit. Personne ne m'avait donné cette envie. La seule qui me stimulait, c'était le travail que je faisais pour Rai. Et je m'étais déjà rendu compte que Rai jouait plus dans la balance que le travail en lui-même.
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