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ba. 27/03/2480 ▬ Nameless future ▬ Krymov

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Face to face
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Nameless future
La chambre était vide. Draps défaits et poussière accumulée. Cette aile a été fermée suite à l'explosion de janvier. Si la plupart des installations redeviennent viables, cette aile des dortoirs civils reste inactive. Je revois le corps de Kaenya étendu, plongé dans son sommeil. Et le mien, se tordant des méandres de mes songes. Souvenirs évanouis paraissant appartenir à une autre vie.

Mon passé était éteint. Sommeillant dans la pénombre d'une mélancolie qui me colle à la peau. La route à perte de vue, les camps montés et démontés. L'odeur d'un feu de bois. Les découvertes. Malgré toute l'insécurité qui ornait cette vie nomade que j'avais eu, j'en venais à la regretter. La sécurité des murs et la protection d'un toit, l'assurance d'avoir de l'eau et de quoi manger, de quoi se soigner et se reposer, c'était un luxe très appréciable à Reiver. Mais un part de moi appartenait à la liberté. Au monde sans frontières. Je revoyais le souvenir de ma sœur, de Soren, de mes parents. Tant de choses me manquaient... et pourtant je ne pouvais pas dire être malheureusement à l'avant-poste. Après tout, j'y avais trouvé une chose que je pensais connaître mais que j'avais appris à découvrir : l'amour. S'il aura fallu subir les pires maux pour l'atteindre, je ne voulais pas risquer de le perdre un instant.

Un amour masqué. Un amour qui devait rester secret. Car jamais, au grand jamais, il ne me sera donné d'être à côté de celui que j'aimais. Sa position et la mienne étaient deux opposés incompatibles. J'ignorais combien de temps ce bonheur pourrait survivre ainsi tapis dans l'ombre. J'ignorais si c'était ce que je voulais vraiment... Être avec celui que j'aime, c'était encore difficile à imaginer. Pourtant, je ne rêvais que d'une chose : pouvoir être à ses côtés, vivre avec lui, et pourquoi pas - soyons fous à rêver - fonder une famille. Une aspiration qui me semblait plus que prétentieuse et inatteignable.

Si depuis la chasse de Drake je me sentais plus légère et plus à même de me reconstruire, un frein persistait tout de même. Comme si quelque chose me manquait. Cela faisait pratiquement une semaine qu'il avait fuit et je reprenais l'ascendant sur mes émotions, sur mes désirs. Je parvenais à revivre, reprendre des couleurs, à dormir la nuit. Mais ça ne suffisait pas... quelque chose manquait. Et j'ignorais ce que ça pouvait être.

Revenir ici n'était peut-être pas une bonne idée. Les lieux ont cela de pervers de nous rappeler certains faits que l'on souhaiterait oublier. Comme cette fameuse nuit où j'étais revenue. Où j'avais manqué d'agresser Kae, où Krymov m'avait ramassée à la petite cuillère. Où je l'avais embrassé... Et au lendemain... ce que nous avions fait... J'en rougissais et en étais peinée. Je savais au fond de moi que Goran était le seul homme que mon cœur désirait et aimait. Et je l'en détestais pour ça... Si ce que nous avions était intense et unique, je ne pouvais nier l'attachement que Krymov ressentait pour moi. Et l'attachement que j'avais pour lui... une attraction idiote de nier. Et au moins, à défaut d'être celui que mon cœur voulait élire, les choses seraient simples avec lui. Pourquoi se cacherait-on ? Il ne m'interdirait pas de sortir à craindre que je sois blessée, il ne serait pas forcé de jouer un rôle en présence de ses hommes. Ne serait pas constamment préoccupé par ses responsabilités. Ce serait tellement plus simple...

Ces pensées étaient plus qu'injustes envers Goran et suffisaient à me faire culpabiliser. Je soupirai et vins m'étaler sur le lit qui fut mien. Les mailles de la paillasse grincèrent à la réception de mon poids. J'expirai un long soupir en rivant mes yeux au plafond. Quelques minutes s'écoulèrent, brèves et fugaces, et des pas se firent entendre dans le couloir. L'aile était censée être déserte. Je me redressai et me levai. À pas de velours, je me plaquai contre le mur de la porte. Si l'intrus se décidait à franchir l'encadrement de celle-ci, je pourrais lui sauter dessus et le mettre à terre en trois mouvements.
@"Krymov Sherkan"
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Sans réfléchir ni chercher à savoir qui venait, je montais à l'assaut. Un coup de pied : le faire fléchir puis l'enchaîner. Mais s'il mit bien un genou au sol, c'est moi qui subis un enchaînement... Me retrouvant par terre avec le bras bloqué dans une clé maintenue par les jambes de... Krymov ? La poussière virevoltait à notre échange, me forçant à plisser les yeux. Il me reconnut également, lâchant prise et m'attirant pour me redresser. Ses mains sur ma taille me gardaient proche de lui.

La question de ma présence sonna, ainsi que le rappel de ma chance ingrate : si ça n'avait pas été lui ? S'ils avaient envoyé quelqu'un d'autre ? Et bien j'aurais fini en cellule, pour changer... c'était malheureusement un lieu que j'abhorrais mais qu'il m'était donné de connaître sous tous les angles.

Que ce soit l'intérieur des cellules dans lesquelles ont m'avait jeté, cellules qui me faisaient encore frémir de cette claustrophobie qui m'habitait, ou en allant voir les survivants récupérés avec Goran, pour décider ceux qui allaient à Helion pour servir et déceler les natifs qui y iraient pour devenir des cobayes. Si au début cette démarche me semblait cruelle, à décider ainsi du sort de mes semblables, j'avais presque pris le pli. Là où auparavant j'avais besoin de me persuader que c'était ça ou mon arrêt de mort, de savoir ce qu'endurait Goran pour ne pas se transformer en rat de laboratoire m'avait convaincu que tout ceci n'était qu'une sélection naturelle. Sélection à laquelle j'avais échappé grâce à l'impression que j'avais eu sur le Commandant. En même temps... avoir une personne inconnue qui perçait à jour votre plus lourd secret sans même vous connaître, ça avait de quoi attirer l'attention... Une attirance qui dépassa le trouble, la curiosité et le danger, car aujourd'hui nous partagions ce que jamais je n'aurais cru possible de partager entre ces murs.

Nous nous aimions, c'était un fait indéniable. Même si je déplorais qu'il faille nous cacher des autres, qu'il nous serait impossible de vivre réellement avec l'autre, c'était mieux que tout ce qui m'était donné d'espérer. Enfin, telle était ma pensée, forgée par l'idée que jamais il ne me serait donné de quitter ces murs. Comme si j'avais accepté ma condition avec une fatalité déconcertante. J'étais bien impertinente d'avoir survécu jusque là. D'avoir cet amour qui me portait m'aidant à supporter les affres qu'impliquait la vie à l'avant-poste. Prétendre à plus... à être libre... à ne plus avoir à composer avec les dires des uns et des autres... pouvoir profiter d'instants provoqués et non seulement de ceux qui m'étaient imposés...

La liberté. Cela me manquait.

Mais entre Goran et moi subsistait cet accord tacite où je n'irais pas me mettre en danger plus que je ne l'étais. Un accord à égalité toute relative... il n'avait pas reculé face à mon refus de le voir pourchasser Drake. Il y était allé, avait failli y rester. Ce n'était pas juste. Je ne le lui reprochais pas... après tout, c'était dans cette même pièce que Krymov, presque un an auparavant, m'avait explicité que rien ne se passerait de sérieux entre nous à cause de ce refus de se sentir enchaîné par une attache sentimentale. Certaines avaient tenté de l'enraciner, de lui imposer de ne pas se mettre en danger pour ne pas risquer de le perdre. Un désir qui devenait un poids lourd à porter, surtout pour quelqu'un comme lui.

J'aimais ce que je partageais avec Goran, et ce malgré ce que j'avais pu en penser avant d'ouvrir les yeux sur ce que je ressentais pour lui, et ce qu'il ressentait pour moi. Mais je finissais par avoir cette impression d'étouffer. Par me poser cette question : et si nous n'avions pas de sentiments l'un pour l'autre, peut-être m'aurait-il autorisée à sortir ? Il y avait le paramètre natif et mon pouvoir qu'il disait être si précieux à Reiver. Mais en toute honnêteté, Reiver arrivait à satisfaire Helion avant mon arrivée. Qu'est-ce que ça changerait alors si je venais à disparaître ? L'équilibre ne serait pas menacé...

Penser aux côtés négatifs de ma présence à Reiver me faisait mal. Un pincement au cœur qui rendait cette dichotomie difficile à supporter. L'avant-poste m'avait tant changée... ou plutôt, ce que j'y avais vécu, m'avait tellement impactée... Quelque part, l'ordre et l'activité indispensable à tenir m'avaient aidé à ne pas complètement tourner la carte. Mais si j'aspirais à plus ? Je voulais m'émanciper de ce poids qu'avait laissé Drake sur ma conscience, sur ma personnalité et sur mes aspirations. Je voulais me sentir à nouveau en sécurité, à nouveau sûre de moi. Ce qui n'était pas gagné.

Ici, j'aurais peut-être pu avoir des réponses. Une sorte de méditation où j'aurais pu trouver la lumière dans toute cette obscurité. Mais Krymov était apparu. Comme à chaque fois où je me sentais aspirée vers les abîmes du néant. Un sauveur ? Un importun, pensai-je, amusée. « Des emmerdes ? J'en ai déjà, non, sergent Sherkan ? » Le taquinai-je comme pour effacer la mine sombre qui m'habitait. Traînée de mélancolie sur les yeux, teint de peau à la couleur des regrets. Je ne voulais pas qu'il s'inquiète pour moi, je ne voulais pas être un poids pour lui. Alors que ses mains ne quittaient pas ma taille, les miennes vinrent se poser sur ses avant-bras. « Je voulais juste revenir un peu en arrière. Tenter de comprendre certaines choses... Je ne pensais pas à mal en revenant ici. Juste à tuer l'insomnie. On ne m'y reprendra plus, promis », lui répondis-je d'une voix douce et basse. J'aurais pu être joueuse, l'embêter ou le charrier, faire en sorte qu'il m'accorde de rester ici. Être moi. Mais cette Eiven là paraissait morte dans ce bureau de l'ex-capitaine de la défense.
@"Krymov Sherkan"
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Alors que tout aurait pu rester neutre, s'évanouir dans un bref souvenir avec pour seule conséquence que chacun irait retourner à ses affaires, mais autant dire qu'il m'a fait déchanter dans la seconde...

Une raclée dont je me souviendrai autant pour la claque physique que verbale, me liquéfiant à chacun de ses mots, yeux embrumés par la colère et la peur. Mon palpitant s'énervait à mesure des vérités que crachait Krymov qui était resté silencieux tout ce temps. Impossible de l'arrêter sans risquer de m'en prendre une. Alors j'ai fermé ma gueule, resserrant mes lèvres l'une contre l'autre comme si je les condamnais.

La sévérité de ses mots me faisait mal comme d'autant de lames me traversant le corps. Ma persévérance au silence m'avait fait perdre un ami, le seul que j'avais réellement ici. Il ne pouvait pas savoir... il ne pouvait pas deviner... Et tout ce temps je m'étais imaginée que s'il venait à savoir cela briserait quelque chose entre nous. Parce que je me retrouvais dans ses mots ; j'avais raté le coche. Une utilité moindre, une volonté étouffée. Pourtant, je me devais d'être cette ombre pour que plus jamais l'attention ne soit portée sur moi. Je devais me faire oublier pour espérer pouvoir me contenter du peu qui m'était donné d'avoir à Reiver. C'était le seul moyen parce que je n'avais aucune place ici. Seulement l'illusion.

Le sergent avait sans doute raison : j'avais essayé de garder ce poids pour moi et finalement, ça m'avait bouffée. Mais aujourd'hui, quitte à ce que tout parte en vrille, pourquoi continuer de rester silencieux ? Peut-être que c'était trop tard, finalement, pour changer de position et espérer que ça fonctionne. Alors avant que le poing de Krymov ne vienne s'écraser contre mon visage, pieds ballants à cette pression qu'il maintenait pour me garder dans ses griffes, je me décidai à lui balancer la vérité. Entre larmes et lutte pour parvenir à articuler. « Il m'a violée ! C'est ça qu'tu veux entendre ?!!! Hurlai-je en me fichant du vacarme que cela pourrait générer. Qu'on m'a traînée dans son bureau où il m'a attachée à me faire bouffer la poussière, c'est c'que tu veux entendre ?! Ou bien te contenteras-tu de savoir quel doigt il a mis dans quel trou, dans quel ordre il les a pénétré avec sa queue pour prendre son pied et le nombre de jours pendant lesquels rien ne sortait de mon corps à par du sang ?! Dis-moi Krymov : vas-y ! M'époumonai-je sans le laisser intervenir. Demande-moi tous les détails, ils sont certifiés intacts ! Chaque fois que je ferme les yeux, chaque fois que mon esprit va ailleurs, chaque fois qu'on me frôle dans une allée, chaque fois qu'on pose les yeux sur moi, alors j't'en prie profite ! La colère prenait le dessus et je ne me rendais pas compte de ce que je lui disais. Chaque parcelle de mon corps tremblait violemment comme s'il entrait dans une crise de panique. Je peinais à respirer et prendre mon souffle me coûter. Inspire 7 secondes. Expire 8 secondes. « NOOOON !!! Je peux pas tenir ! J'arrive pas à oublier, j'arrive pas à lui survivre et j'en peux plus d'essayer alors fous-moi la paix j't'en supplie ! Tu peux arrêter d'perdre ton temps avec moi et m'jeter aux ordures si ça peut te débarrasser d'un poids », poursuivis-je sur un ton tout aussi enragé.

Mes efforts étaient vains. Rien ne changeait. Au contraire... tout allait empirer. La pause accordée par l'idée que Goran ait fichu une raclée assez violente à Drake pour qu'il décarre n'était qu'un mirage. Ça n'avait rien enlevé à l'empreinte qu'il avait laissé en moi. Sur mon corps et sur mon âme. La honte m'enveloppait dans un linceul à l'odeur de sa pisse qui me revenait parfois au nez. L'horreur de ce qu'il m'avait fait subir ne parvenait à s'estomper que lorsque Goran était là pour me soutenir. Pour entretenir cette illusion dans laquelle je me berçais : tout va bien. Une dépendance qui me tuait... car les rares fois où je pouvais être avec lui, ça ne durait que quelques heures si on était chanceux. Quelques attentions rapidement balayées par la revanche de ces souvenirs qui me torturaient. Ça n'avait rien d'une solution. Rien qui ne pourrait faire revenir celle que j'étais...
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Nameless future
Il m'avait fallut des mois et des mois pour réussir à retrouver un semblant de normalité. Tisser ce pansement qui n'avait pourtant rien guéri du mal qui me rongeait. Mais au moins j'étais parvenue à trouver la force de me lever chaque matin. Certes, pour un travail merdique sans utilité aucune, mais je n'avais pas cédé à l'état de loque complet. Même si, après cette nuit, c'était sans doute la seule façon dont je parviendrai à me considérer... brisée une deuxième fois à voir se déchirer cette amitié qui avait été si importante durant tout ce temps...

J'étais en colère. Enragée contre moi mais aussi contre Krymov. Il n'y était pour rien, avait le droit de savoir pourquoi je dérivais, mais ça n'empêchait pas la rage de me submerger. C'était encore plus douloureux qu'au lendemain où Goran m'avait retrouvée à l'infirmerie. Où sans que je ne dise un mot, il avait lu le rapport des médecins. Les lésions signalées sur le dossier ne m'avaient pas laissé lui mentir, faire en sorte que tout ceci ne lui pèse pas sur la conscience. Que son ne regard sur moi ne se transforme pas en une pitié accablante... Si ça n'avait pas été le cas, si le Commandant avait fait en sorte de me laisser agir comme je le souhaitais face à ça - insistant toutefois lorsque je refusais de lui parler de l'agression et surtout de l'agresseur - ma hantise était de voir si Krymov en ferait de même. Et j'en aurais le résultat ici-même. L'avantage, c'est qu'au moins il n'y aurait pas d'ambiguïté. Il n'y aurait que son visage face à mon déshonneur. Face à ce qui m'avait détruit de l'intérieur.

Son poing vint se fracasser juste au-dessus de ma tête alors qu'il avait pris un léger recul, peinant visiblement à encaisser cette vérité qu'il avait tant désiré connaître. Pourquoi n'avait-il tout simplement pas continué à jouer le jeu ? À être mon repère, celui dont le regard ne changeait pas face à moi. Celui qui me permettait de faire comme si tout allait bien - tout du moins les jours où j'en étais capable... Il avait tout fichu en l'air. Alors autant aller jusqu'au bout, non ?

Mon sursaut survenait à l'idée que ce poing vienne me frapper moi plutôt que le mur. Presque sonnée rien qu'à imaginer que le choc n'ait venu me fracasser le crâne. Qu'il continue à me dire ses vérités et à réclamer les miennes. Qu'il nous achève et passe à autre chose. La colère fulminait, fureur féroce foudroyant Krymov de ce regard empli de larmes qui vinrent choir sur mes joues. Je n'étais pas triste, non. J'avais juste cet ouragan en moi qui se déchaînait et m'assassinait. Une blessure qui redevenait béante malgré tout ce que j'avais fait pour colmater la plaie... Preuve qu'elle était toujours là. Patiente. Dominante. Preuve que rien ne semblait pouvoir m'en débarrasser. Drake avait beau être parti, ça ne suffisait pas à l'éloigner de moi...

Les mots que j'attendais de la part de Krymov n'arrivèrent pas. Non. Ils étaient tant à l'opposée de ce que j'imaginais que je ne les compris pas sur l'instant, restant perplexe et déboussolée. Le crochet qu'il me décocha n'aida en rien à ce que je comprenne quoi que ce soit de sa réaction... juste un peu d'obscurité. Le sifflement d'un souffle trop expiré. Un vertige et le voilà qui me prenait pour un sac de pomme de terres.

Je n'avais d'autre choix que de me laisser faire, gémissant l'ordre qu'il me lâche mais sans chance d'être entendue et encore moins comprise. Dehors, il me dépose, entrave ma bouche. Qu'est-ce que tu fous... je n'avais ni la possibilité ni la force de prononcer ces mots que mes yeux semblaient vouloir communiquer. Il s'éloigne et des bruits sourds de coups se font entendre. Je n'entendis en réalité que ma tête cogner sur la caisse, mes yeux se fermant.

Impossible de voir où on allait... en safezone, oui, mais du chemin je ne vis rien. Seulement les turbulences du trajet sur les épaules de Krymov. Pourquoi se donnait-il cette peine ? Pourquoi prenait-il ces risques ? Qu'il me laisse à terre, je ne voulais plus avoir à faire à lui...

Je n'étais pas à mes pensées. Ou plutôt, ces dernières n'étaient pas à la réalité. Ni à la sienne ni à la mienne. Je ne voulais pas qu'il m'abandonne... c'était juste une peur tellement ancrée en moi : à avoir vu toutes les personnes qui m'étaient chères mourir ou disparaître, que j'en venais à préférer qu'il me déteste pour éviter de lui attirer des ennuis. Pour ne plus être ce poids sur ces épaules - au sens figuré comme au sens propre. Il ne méritait pas ça. Il ne méritait pas la façon dont je l'avais traité ces derniers mois. Et voilà que la culpabilité s'invitait à la fête...

La prochaine fois frappe plus fort, anesthésie-moi l'esprit.

Une chute de plusieurs milliers de kilomètres et une chute sur un nuage de coton. C'est là l'effet que je ressentis à être ainsi balancée sur la paillasse. Un gémissement plaintif, c'est à peu près tout ce qui était capable d'échapper d'entre mes lèvres asséchées. Le monde tournait, tournait... je posai ma main sur ma mâchoire endoloris. J'avais mal... honte.. je voulais me recroqueviller sur moi-même mais je n'osais même plus bouger. Gardant les yeux fermés pour tenter d'oublier que j'existais au moins quelques secondes. Mais sa voix atteignit mes oreilles. Et tout ce qu'il trouvait pour conclure mon échec c'était de boire un coup... Je voulais m'enterrer six pieds sous terre.

Je finis par rouvrir les paupières et saisir la bouteille. S'il ne restait que ça... Je me redressai un peu, de gestes lents pour éviter de retomber d'un vertige, encore légèrement sonnée, puis bus au goulot quelques gorgées. C'était immonde et me filait la gerbe. Ça me brûla l'œsophage et me tira une grimace. « En parler... répétai-je en hoquetant un rictus désabusé. La balle aurait touché toute personne qui en aurait entendu parler, et moi en prime. Alors laisse Goran en dehors de ça. » Que pouvais-je dire de plus ? C'était un choix que j'avais dû faire. Un choix pour le bien des autres quand bien même ce fut au détriment du bien. J'étais déjà fichue. C'était pas l'cas de Goran. C'était pas l'cas de Krymov. Je n'avais pas à leur infliger ça. « T'iras nulle part, c'est pas ta merde », m'interposai-je à son projet de quitter le camp.

Il veut partir le traquer, lui faire payer. Lui faire payer quoi . C'était pas à lui que le tord avait été fait... sa véhémence pourrait être un moteur, mais elle ne faisait que m'accabler un peu plus à chaque seconde. Il me ramenait à une petite chose incapable de se défendre elle-même, de se dresser contre les obstacles, de se relever malgré les claques mangées en pleine face... Goran l'avait bien assez fait souffrir. Je connaissais sa particularité. Et vu l'état dans lequel il était revenu, il en avait plus qu'abusé. Savoir que Drake souffrait ne me suffisait pas. Je voulais voir son regard suppliant qu'on l'achève. Je voulais qu'il me supplie de mettre fin à sa misérable existence pestilentielle. Remettre les pendules à l'heure. Rétablir l'équilibre. C'était le seul moyen...

Krymov s'affaire à préparer un sac. Il partait vraiment... Quand il vint prendre le fusil, j'abandonne la bouteille qui manque de se renverser et m'accroche à l'arme. Je voulais lui dire d'arrêter ces conneries mais sa dernière phrase me défia d'un frisson qui me paralysa. Incrédule, j'entendais l'écho de cette nuit où, dans ses bras, j'avais tenté de me sauver. Où, entre mes cuisses, il s'était oublié jusqu'à venir en échapper des mots dont j'avais tenté d'atténuer la portée. L'arme m'échappe des mains, je suis figée et finalement éprise d'un élan. Je me lève et le rattrape, à moitié chancelante. « J'veux pas échouer... dis-je en peinant à ignorer la chaleur que ses mots avaient ravivé en moi. Je dois le faire. Ni Goran ni toi. C'est à moi que le tord a été fait. C'est à moi de me venger. La justice n'effacera rien », me surpris-je à dire comme si j'entrais dans la case de ces survivants qui ne jurait que par la loi du plus fort. Une envie de sang qui, pourtant, ne m'avait jamais guidée auparavant. Ma main sur son bras, appelant à ce qu'il se retourne pour noyer mes yeux dans les siens. Des yeux qui savaient me rappeler la liberté. La force qu'une volonté pouvait prodiguer. Le besoin de se sentir en vie à devoir se battre pour rester de ce monde...
@"Krymov Sherkan"
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Une pure folie. Un instant où réfléchir n'était plus possible. Où le choix ne laissait aucune place à la raison. Cette envie d'en finir, de mettre un terme à toutes ces conneries, ce besoin de le voir ramper dans la poussière qu'il me promettait, dans cette poussière qu'il m'avait fait bouger à macérer dans son urine... C'était à m'en effrayer moi-même, de ces pulsions qui me venaient.

Comment pouvait-il m'inspirer ça ? Krymov avait ce pouvoir sur moi qui me relançait. Qui me donnait un souffle me ramenant un an auparavant. Rien ne m'avait préparée à ce que Drake m'avait fait subir, mais Krymov était la personnification-même de ce qui, avant, me faisait plonger dans la gueule du loup sous prétexte qu'il m'avait regardé de travers. Dehors, ma peur devenait mon leit motiv. Je la transformais en une témérité capable de me faire gravir des sommets. Je n'oublie pas la crainte de ma sœur à me voir quitter le campement toute seule. La colère de mes parents qui m'avaient cru morte. Les contre-indications de Soren qui ne supportait pas l'idée que j'en vienne un jour à être blessée.

J'avais besoin de retrouver ça. De me sentir à nouveau en vie. En chasse. Je n'avais jamais laissé la moindre barbarie s'insinuer dans cette tâche. Je traquais pour nourrir les miens. Mais ici, la raison était toute autre : je traquais pour qu'on me rende ma vie. Pour que plus jamais personne ne vienne à souffrir de sa cruauté.

Les yeux de Krymov dans les miens qui retrouvaient, malgré les coups reçus et l'alcool fraîchement ingurgité, cette étincelle que je m'étais efforcée de réprimer pour ne pas risquer un Drake bis. Je m'étais effacée tout ce temps et une petite voix semblant à celle de Goran dans mon esprit me hurlait de ne pas quitter l'avant-poste. Mais je n'avais plus la patience de laisser le temps au temps. Je voulais essayer une autre méthode. Celle de Krymov. Mes lèvres traversèrent les quelques millimètres qu'il n'avait pas franchi pour venir trouver les siennes. Une main venant capturer son visage alors que mes dents vinrent saisir avec délicatesse sa lippe. « Deal » Murmurai-je sans reculer. Restant une seconde ainsi. « Mais je n'tiens pas à mourir de froid dehors. Tu penses que c'est jouable de faire un détour aux entrepôts ? Je pourrais me faire un package en deux minutes », lançai-je d'un ton plus que déterminé.

Il ne fallait pas que je réfléchisse ni que je pense à Goran. Me perdre avec Krymov, c'était le meilleur moyen de ne pas faire demi-tour. Je signais peut-être mon arrêt de mort. Peut-être que jamais le Commandant ne me pardonnera d'avoir désobéit à ses règles - qu'elles soient personnelles ou celles de Reiver - et qu'il ne comprendra jamais pourquoi j'en avais besoin. Mais je ne voulais pas retourner en arrière. Ce n'était pas un concours à savoir qui de Goran ou Krymov possédait mon cœur. Il était question de savoir lequel tenait ma passion sur l'instant. Et l'envie de me venger, de finir par mettre un point à toute cette merde me faisait inévitablement dévier vers le sergent.
@"Krymov Sherkan"
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ba. 27/03/2480 ▬ Nameless future ▬ Krymov K01CYJs

Face to face
Allégeance : Camp 3
Fonction : dsff
Champ 2 : zd
Nameless future
Mon cœur frappait dans une ivresse qui me faisait oublier toute raison. Goran m'en voudrait. Et il aurait raison. Autant que j'avais raison de lui en vouloir le jour où il a décidé de partir choper Drake seul. Je l'aimais à m'en enchaîner l'âme, mais je ne voulais pas tomber là-dedans. Je ne voulais pas rester cette ombre dépeinte par Krymov. Un choix qui, en un sens, s'était fait il y a déjà quelques temps. Comme si je n'avais fait qu'attendre cette opportunité. Une demande que je n'avais osé prononcer, freinée par la peur des représailles, des pertes et de toutes les conséquences qui pourraient découler. Cependant, je ne pouvais pas rester dans cet état. Si je voulais réellement tourner la page et parvenir à me reconstruire, à espérer quelque chose de cette putain de vie, il fallait que j'agisse.

Peut-être que le pire nous attendait, que cette expédition clandestine nous coûterait tout deux la vie. Mais si elle n'était pas vécue pour ses passions et ses risques, alors pourquoi ? L'amour ? Ce pouvait être une bonne raison. Et aussi mièvre que cela puisse être, je considérais l'amour comme une bonne raison de vivre. Elle avait lié mes parents, fait naître deux filles pour lesquelles ils se sont battus jusqu'à la mort. Et ils étaient heureux. Malgré la route, les obstacles, ils étaient heureux. Au fond, je voulais retrouver ça : aimer à pouvoir en mourir. Je savais bien qu'en l'état, ce n'était qu'un rêve, une illusion, qu'il faudrait plus qu'un tremblement de terre pour que Goran et moi puissions fonder une famille. Mais c'était ce rêve fou et démesuré qui m'animait. Me poussait à prendre ce risque pour ne pas voir la fatalité m'enlever cette ambition pourtant irréalisable.

L'avantage de s'accrocher à un but inatteignable, c'était que l'on pouvait emprunter les chemins les plus fous sans culpabiliser de s'en éloigner. Le monde était un tel chaos que je ne serais pas étonnée qu'il vienne à neiger en pleine canicule. Alors je saisissais cette opportunité en me disant qu'au moins, j'avais l'occasion de régler l'un des problèmes les plus directs : celui de Drake. Reprendre ce qu'il m'avait volé. C'était la dernière option, la seule qui me restait pour me retrouver.

Mes dents avaient libéré sa lippe et mes mots atteints leur destination. Un léger pressentiment me figea une fraction de seconde lorsqu'il évoqua une affaire à régler au commandement. Un pressentiment qui fut balayé par l'adrénaline de ses recommandations. Son flingue dans les mains d'une civile après le couvre-feu dans une zone interdite. C'est sûr, à ce compte-là, autant tuer avant d'être tuée. Sa main sur ma joue me réconforta toutefois dans notre entreprise. Une étincelle de détermination anima mon regard, la première fois depuis bien longtemps. Il n'y avait que lui pour me faire agir de la sorte. Pour réveiller ces instincts que Reiver s'était échiné à tapir dans le noir. Un hochement de tête. On allait l'avoir. Il fallait qu'on l'ait. « Je ne m'arrêterai pas sans avoir sa tête », lui assurai-je en rivant mes yeux dans les siens.
@"Krymov Sherkan"
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