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L'envers du décor ▬ Oscar & Irime

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L'envers du décor ▬ Oscar & Irime K01CYJs

Face to face
Allégeance : Camp 3
Fonction : dsff
Champ 2 : zd
L'envers du
décor
Un matin comme les autres. Levé, café, cigarette, jus de fruit et toilette. Rafraîchie par la couche, j'arrangeais mes cheveux alors que la serviette entourait ma poitrine jusqu'à retomber sur le dessus de mes genoux. Les boucles mouillées laissaient échapper des sillons d'eau alors que je les brossais. Des coups répétitifs qui se firent de plus en plus lent. Jusqu'à cesser. Je comptais. J'ignorais quoi... les secondes ? Je ne parvenais pas à savoir pourquoi ni à m'en empêcher. Mon regard fixait le mouvement frêle de mes lèvres qui mimaient les nombres. 3721. Combien de temps s'était écoulé ? Mes cheveux séchaient d'eux-mêmes et je m'énervais silencieusement. Les joues rouges de colère et de honte.

Ces absences, ces blocages... Je n'arrivais ni à penser ni à bouger. Une obsession naissant de rien mélange peur et anxiété. Paralysée comme si je me retrouvais emprisonnée par ma conscience. Mes yeux se gorgeaient d'eau et des larmes perlaient par intermittence. Mes mains accrochées au lavabo, je me battais contre moi-même pour me détacher de cette prison invisible.

J'avais bien dépassé d'une heure le delta que je m'accordais avant d'arriver au travail. À ce stade-là, on ne parlait plus de retard... Mon patron allait me demander des explications et comme toutes ces fois où je me retrouve nigaude à bloquer sur des gestes simples, je ne parviendrai pas à me justifier. D'ordinaire je peinais à la fermer, n'acceptant pas que l'on me marche sur les pieds, clamant mes idées haut et fort. Un audace tantôt pris pour de la bravoure, tantôt pour de l'insolence. Dans le cadre de mon travail, ça m'avait aidé à obtenir une place, couvrant les lacunes que j'avais dû à la falsification de mon cv. Embauchée sur de faux diplômes. Mais de savoir s'imposer, ça permettait d'ouvrir bien des portes. Le coup de pouce d'Oscar avait suffit à me placer et ma persévérance à mériter cette place. Penser à lui n'arrangeait pas ma situation. Bien au contraire, j'en devenais encore plus nerveuse... 3788.
@"Oscar Moretti"
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L'envers du
décor
Le compte n'en finissait pas. Ce visage dans la glace m'absorbait autant que les nombres qui défilaient. Mon angoisse montait à mesure que le temps filait tel un pendule. Une ritournelle qui me chassait, me hantait, m'envahissait. Je voulais m'en détacher, garder le contrôle. Ça me coûter. Dieu que ça me coûtait... Mes lèvres tremblaient et ma mâchoire se crispait. J'expirais un cri torturé par ces tourments qui me possédaient, cette envie de me détacher de ce miroir sans le pouvoir. Un cri sans crier. Mes phalanges blanchissaient à la pression que j'exerçais contre la faïence immaculée.

On frappait à la porte. Je n'arrivais même plus à ciller... comment arriverai-je à faire le moindre pas ? Bon sang ! Je ne pouvais pas rester la proie de ces méandres... l'immobilité et la torpeur me donnaient de voir des choses. Des choses que jamais je ne pourrais oublier. Ni ma conscience, ni mon être. Ce visage que je voulais écorcher et décimer. Je concentrai ce que j'avais de rancœur et d'horreur pour ces traits abjectes desquels se recouvrait le diable pour briser ce miroir dans lequel je m'étais perdue. Il fallut une fraction de seconde, un élan instinctif et impulsif. Ma main droite se détacha et mon poing se serra pour se diriger avec hargne contre la glace. Mes yeux s'en détachèrent et je retrouvai mon souffle, haletant comme si je venais de passer tout ce temps à courir comme une dérater. À fuir ces prédateurs... Les jointures de mes doigts étaient recouvertes du miasme écarlate. Regardant ma main, je remarquai que je tremblais d'une adrénaline causée par cette crise.

On avait frappé. Quelques secondes pour reprendre mes esprits, tenter d'essuyer mes joues d'un revers de la main sans prêter attention à la façon dont j'étais vêtue. Je m'étais dirigée vers la porte, sonnée par cette absence consciente. Ma main se posa sur la clenche et l'abaissa avec lenteur. D'abord quelques centimètres pour apercevoir qui se présentait à moi. Puis en grand lorsqu'un frisson me traversa à la vue de mon invité. Je ne savais pas où me mettre... figée face à lui avec des lèvres incapables d'articuler le moindre mot. La moindre salutation ou excuse. Mes yeux rouges et mes traits sollicités appuyaient le trouble dans lequel je me trouvais. Ce n'était pas la première fois que je laissais mes obsessions me dominer. Ce ne serait pas la première fois qu'Oscar tenterait de me donner des armes pour me battre contre elles. Ses bras s'ouvrent mais je ne parviens pas à les rejoindre, encore sous le choc comme catatonique. Si j'avais bien besoin que l'on vienne me soutenir et m'empêche d'avoir cette sensation vertigineuse d'être au bord d'un précipice, je ne pouvais pas l'admettre... Pas devant lui.

Le regard encore floué par la colère, je me concentre sur ses lèvres pour comprendre ce qu'il me dit. Refermant mes lèvres, resserrant la serviette qui me couvrait, j'essayais de dissimuler ma main écorchée par le verre. Je déglutis et hochai la tête en me décalant pour le laisser entrer. Une fois qu'il fut passé, je rabattis la porte et la ferma avec son loquet. Je me tournai vers lui sans le regarder. Ce matin, je n'étais pas sortie. Je n'étais pas allée travailler. Une erreur sur une part de notre accord. Je devrais inévitablement en faire les frais et espérer que ça ne se reproduise plus jamais. Espérer... je m'en remettais à des notions encore vagues comme si l'assurance me manquait. Comme si une clé me manquait. « Désolée M., j'ai eu un... empêchement », articulai-je difficilement entre mes lèvres. Les excuses ne servaient à rien, mais je n'avais rien d'autre à dire. À choisir entre le silence et un signe de vie, j'avais choisi le signe de vie. Un ton froid et sévère qui ne s'adressait qu'à moi-même. Si je m'étais libérée de cette hypnose, je n'étais pas lestée de cette anxiété et de cette rage qui me parcouraient l'âme.
@"Oscar Moretti"
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L'envers du
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Plus qu'une déception : un mal. Son silence avait autant de poids que mes absences. Une torture dans le calme où en plus de me flageller à ne pas avoir repris le contrôle assez vite, je causais du tord à Oscar. La frustration et la colère érigeaient ma propre potence. Sombre exaspération annihilant mes espoirs. Un pas en avant et deux pas en arrière. Le pire dans tout ce théâtre absurde, c'était d'en avoir conscience...

Le rôdeur scrutait l'antre qu'il m'avait sculptée tel un roi dans son royaume. Chambre aussi impersonnelle que je me sentais vide. Rassembler les morceaux, se reconstruire, ce n'était pas l'affaire de quelques mois mais bien des années. Alternant entre présence et cauchemars. Espoir et fatalisme. Je restais à distance, suivant ses pas du regard. Me risquant à vouloir lire son visage. J'avais beau être inquiétée par cette lueur que je percevais, je ne pouvais nier l'admirer et la convoiter. Cette étincelle que je lui enviais... Ma respiration s'était faite plus régulière, plus longue. Ses mots n'étaient pourtant pas rassurants le moins du monde. Pour demain, comme chaque jour, il serait un peu de tout ce qui était énoncé. Si la raison me disait de le fuir face aux appréhensions qu'il inspirait, je ne parvenais à me détacher de cette attraction qu'il exerçait sur moi. Un magnétisme dont il devait lui-même être victime. Comme si un fil d'Ariane nous retenait l'un à l'autre. Si j'étais le point de départ, il en était celui d'arrivée.

Son regard se pose sur moi comme une sonde analysant chacun de mes traits, chacune de mes courbes. Ce pourrait être terrifiant, provoquer cette angoisse et cette peur panique d'un retour en arrière. Mais en vérité, le regard d'Oscar je l'acceptais comme un artiste observant sa toile. Il savait de moi tout ce qui pouvait y avoir à connaître : mes origines, la violence d'un père et l'absence d'une mère, cette errance qui m'avait jetée dans les bras de ces monstres qui m'ont droguée et prostituée, puis Palerme.

Une invitation que je suis de pas lents. Le vermeil avait déjà teint la serviette blanchâtre. Ma main droite restait dissimulée avec de plus en plus de mal. Quand bien même Oscar ait pu déjà le notifier, je ne voulais pas exposer ma faiblesse ouvertement. En tout cas pas celles que je pouvais masquer ou garder hors de sa portée. Assise à sa droite, mon regard fuyait toujours le sien jusqu'à ce qu'il se targue de détenir quelque chose pouvant m'être précieux, m'ouvrant les portes vers un autre monde. Je cillai, ne comprenant pas de suite où Oscar voulait en venir. Sa main enveloppant la mien après cette annonce tissa un frisson sur ma chair. Avec un sourire pour lequel j'accorderai ma confiance, il me proposait de me shooter. Mon cœur manqua un battement. Lui qui avait investi dans ma cure ne pouvait pas décemment m'ouvrir cette fenêtre. Surtout pas dans ces moments où le trouble savait si bien m'envahir et me dominer.

Mes yeux se braquèrent sur sa poche alors que mes incisives se plantaient dans ma lèvre inférieure. C'était un piège dont j'étais assez forte pour me défaire. Même si ce serait mentir que d'affirmer qu'à quelques minutes auparavant je n'aurais pas sauté sur l'occasion. Ça m'aurait indiscutablement sortie de ma torpeur... Cependant, je reprenais le contrôle et ma volonté avec. Une volonté qui était plus forte que cette tentation pourtant indéniablement présente. « Non... » murmurai-je en secouant doucement la tête de droite à gauche sans détacher mes yeux de la poche. Avec plus de conviction et d'assurance, mes yeux humides se hissèrent jusqu'à son regard profond. « Non. J'en veux pas. » La drogue avait joué un rôle capital dans mon état actuel, m'avait rongé l'esprit autant qu'il était parvenu à dévorer celui de mon père. Je ne voulais pas être sa copie, que l'histoire se soit répétée. Malgré mes fréquentations et la vie que je menais en Albanie, j'étais passée au-dessus de ce fléau. Certains jours très longs, ça avait été difficile de ne pas tomber dans le panneau. Mais j'y étais arrivée. Et je restais persuadée que si je n'avais pas été victime de ce réseau de prostitution, à l'heure actuelle je n'aurais encore jamais touché une seule fois au moindre stupéfiant.

Oscar se donnait du mal pour moi, pour combler toutes ces fissures et tenter de faire quelque chose de cette vie que rien n'animait. Je lui devais de ne pas flancher, d'être à l'image de ce qu'il attendait. Ça me donnait un but, une raison de tenir. Mais dans des jours comme celui-ci, ça ressemblait plus à un fardeau, un idéal inatteignable où ma foi se voyait ébranlée et en proie au doute. Étais-je assez forte pour tenir ? Pour changer ? Si d'ordinaire j'y croyais, nourrissant ainsi une assurance infaillible, ce n'était pas toujours le cas. Et je détestais ça... ce sentiment de ne pas être à la hauteur. De ne pas en valoir la peine. Un léger tremblement frénétique causé par cette tension qui me pesait, s'ajoutant à la colère que je renfermais, me faisait soutenir ce regard dont je voulais continuer à être digne. Ces yeux qui me fixaient et avaient à eux seuls la capacité de me gifler avec une violence dépassant de loin celle de mon incapable de père trop lâche pour s'en prendre à plus gros que lui.
@"Oscar Moretti"
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L'envers du
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Sa main lovant la mienne. Cette chaleur qui se dégageait et cette aura. Dans ce regard que je soutenais, je ne voyais ni la pitié, ni la tristesse. Un regard à la fois las et salvateur. Comme s'il me reconnectait à la réalité. À sa réalité. Elle était bien plus belle que la mienne. Bien plus scintillante que tous les astres. Elle se consumait d'un ardent brasier aux couleurs chaudes. À ses côtés, ainsi liée à lui, je respirais. Comme si de terre il me relevait. Ses paroles me pénétraient l'âme sans que je n'y oppose de résistance, entendant à leur mélodie une litanie envoûtante. Il devrait, à cet instant plus que n'importe lequel, me terrifier. Mais cette peur, je ne la ressentais guère. Comme reprenant le contrôle, je sentais mon être s’imperméabiliser. Hermétique aux tourments qui me taraudaient. Ils étaient bien là, comme à chaque fois, toujours à me surplomber telle une épée de Damoclès. Mais à sa locution, je devenais spectatrice de ces maux.

Sa main m'abandonne, m'arrachant une inspiration profonde que je pris soin d'expirer longuement. Sa dextre vint se glisser dans sa veste et en sortir un tout autre échappatoire que la drogue. Une arme. De ces armes qui étaient passées devant mes yeux tant de fois. De ces engins qui rendaient la mort si facile et impersonnelle. Mon regard oscille entre le sien, durci, et le revolver. La clé de mon baptême. Je ne comprenais pas où il voulait en venir, mais je ne cherchais pas à réfléchir. Comme dépossédée de ma capacité de réflexion. Il avait cette ascendance-là sur moi, Oscar. Et pour cause : je lui devais tout. Jusqu'à ma vie. L'arme m'est présentée telle le Saint Graal. Une clé vers l'absolution et la libération. Actionnaire de l'adrénaline, mon bienfaiteur me remet le secret de cette paix qui l'habitait. Cette paix qui m'échappait.

Son laïus cherchait à me faire accepter ma condition humaine : esprit mis à l'étroit dans un corps qui ne servait qu'à choisir la façon dont j'utiliserai le temps qui m'était imparti. Une acceptation de ma vulnérabilité mais aussi de la force que je pouvais en tirer. Je suis ses mouvements des yeux, observant l'arme qui m'est tendue. Hypnotisée. Je commençais à redouter ce qu'il pouvait venir me demander de faire de cette arme tout en sachant qu'il était déjà trop tard. Au fond de moi, une autre personne prenait les commandes. Une part de moi qui se retrouvait liée par les barrières de mon esprit. Barrières qu'Oscar abaissait une à une. Un affrontement silencieux mais douloureuse se déroulait en mon for intérieur. Un pas à franchir. L'ordre résonne dans mon cerveau et mes yeux se redressent pour se planter dans ceux d'Oscar. Si mon rythme cardiaque restait stable, ma respiration se faisait toutefois plus forte. L'impression que mon corps réclamait l'oxygène et ses bienfaits malgré l'inactivité de mes muscles. Le froid m'agrippait l'échine mais la moiteur d'une transpiration naissante amorçait son ascension. Une peau glacée pour une âme en ébullition.

Le cristal volcanique de ses mots me font frisonner sans être capable de rompre ce sermon religieux. J'ignorais s'il s'agissait d'amour, mais une chose était sûre : depuis cette nuit où il m'avait récupérée, Oscar était devenu une part de moi-même. Tiraillée par les sentiments, mon cœur commençait à s'emballer. Ma vue à se brouiller sans que je ne détache mes yeux des siens. Aspirée par les abysses de l'océan.

Un canon sur la tempe. Une balle. Six possibilités. Une chance. Chance ? Ce n'était pas de la chance. Mourir : une simple et inéluctable conséquence de la vie. Je voulais vivre. Essayer de me retrouver dans ce monde. Mais les seules émotions qui me rendaient humaines n'avaient que de noirs desseins... Il me manquait quelque chose. Je n'étais pas comme les autres. Personne, à ma place, n'aurait pu rester normal. Les atrocités qui m'avaient forgées depuis ma plus pitoyable enfance ne pouvaient mener à rien d'autre que ça : un vide. Un vide que je voulais avidement combler. Un vide qu'Oscar savait comment combler. L'adrénaline...

Le barillet tourné, stoppé. Le sang sur ma dextre n'a plus la moindre once d'importance. L'arme chargée. Je la scrute sous les traits qui me sont proposés. Entre mes mains, elle a l'air si imposante... Ce n'est pas sa place. Et pourtant, je sens que c'est la mienne. Le bout de mes doigts effleure l'arme et son déclencheur dans une sensualité solennelle où la mort prend place. Je sens mon cœur continuer sa course pour fuir l'inévitable. De ma main blessée, je lève le revolver jusqu'à ma tempe. Et après ? Une question que je ne pose pas. Une question dont je connais la réponse. La paix éternelle ou l'attente d'un prochain tour. Amer constat de ce fil si fin et fragile qu'est la vie. Cette vie qui n'est rien. Je ne manquerai à personne. Des deux personnes à qui j'espérais manquer, l'une me considérait inexistante depuis mon enfance et l'autre saluerait mon geste. Une larme perle, traçant un sillon hyalin sur ma joue gauche avant que mes yeux ne s'assèchent et se lèvent vers Oscar. « Jusqu'à ce que la mort nous sépare. » Mon cœur battait si fort que j'en avais mal à la poitrine. L'oxygène et l'adrénaline rendaient ce moment intense si... vrai. Si vivant. J'aimais cette drogue plus que je ne pouvais l'admettre. Et bien qu'elle ne relevait que de mon être, ça n'en restait pas moins une drogue. Nocive et addictive.

Je sens ma main et chaque parcelle de mon corps se mettre à trembler comme une petite fille apprenant à chasser et se laissant envahir par cette sensation de pouvoir sur sa proie. Or, j'étais à la fois le prédateur et la proie. Je fixais Oscar avec conviction quand une lueur de conscience ébranla mon âme... Je ne voulais pas que ce soit la dernière fois que je le regarde. La dernière fois que je sens ma peau s'hérisser du frisson causé par l'émotion. Ma respiration se coupe, mon doigt fermement accroché à la gâchette. Les secondes paraissaient être des minutes, puis des heures. Une absence qui cette fois, s'éloignait de mes angoisses. Mes pensées se dissipaient comme si un tri mettait de l'ordre dans mon esprit. Si chaque fibre de mon être était prête à tirer, comme si la mort était déjà acceptée telle l'oiseau libérateur s'envolant avec légèreté au travers des mers et des océans, le coup ne fut pas tiré. Respirant à nouveau, calmement et sereinement. Je me sentais vacillante.

La mort était une solution de facilité, bien plus radicale d'un shoot, plus définitive, plus efficace. Un moyen de faire taire ces cauchemars, seuls vestiges de mon cheminement sur Terre. Ce n'était pas ainsi que je voulais montrer ma reconnaissance envers Oscar... Je ne voulais pas le quitter de cette façon. La tension remontait avec autant d'acharnement qu'il fallait pour détourner ce canon prêt à me libérer de tout ce poids que je portais sur mes épaules. Serrant les dents, rassemblant mes forces pour lutter, je ne lâchais pas Oscar des yeux. « Non... c'est trop simple... » Je détourne l'arme de ma tempe, ressentant comme une bouffée de chaleur aussi enivrante qu'une piqûre d'héroïne. « Je ne peux pas accepter qu'une balle se mette entre nous. Je veux continuer à me battre pour rester à vos côtés... Laissez-moi une chance, Oscar. Une dernière chance... » Ma voix se fait basse, pas comme ces complaintes que l'on entend au loin, mais comme une déclaration d'amour. Mes mains viennent se poser sur son torse, l'arme au canon levé au ciel, mon front se déposant sur lui. En quête de cette chaleur qui le rend si vivant, bien plus que les battements de son cœur. Contraste à ma peau glacée par l'air encore frais de la matinée déjà entamée.
@"Oscar Moretti"
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