Fiche GP

A dû se débrouiller seule très tôt ➸ Parle russe, tchétchène et anglais avec un accent qu'elle parvient à estomper au fil des mois ➸ Si elle parle assez bien anglais, Saskia a encore du mal à le lire ➸ Ne fume pas et n'a jamais touché à la drogue ➸ A une bonne descente côté boisson mais ne tient pas trop l'alcool ➸ Aime faire la fête, se déconnecter quitte à plonger dans un black-out ➸ Se met facilement dans des situations à risques sans s'en rendre compte ➸ Pratique le modern jazz ➸ Est assez énergique, ce qui peut parfois jouer sur son côté nerveux et colérique ➸ Aime ressentir des sensations fortes et se les provoque par des films d'horreur, des attractions ou des activités extrêmes ➸ Ses papiers ne sont plus en règle depuis bien longtemps ➸ N'arrive pas à s'endormir sans chantonner une berceuse en tchétchène qu'elle tient de sa mère ➸ Ne veut pas retourner dans son pays natal ➸ N'est pas partisane de Kadyrov et toutes les persécutions faites dans son pays, à presque avoir honte de ses origines ➸ Aimerait parcourir les océans à bord d'un grand voilier ➸ N'est pas d'une nature tactile, à détester que d'autres personnes que ses proches ne la touchent (liste pratiquement réduite à zéro) ➸ Son premier logement était une chambre minuscule dans une coloc' avec un nerd complètement largué IRL mais génie sur son ordinateur ➸ Joue les pick-pockets ➸ Rêve secrètement d'une vie à la campagne avec une belle maison et un prince charmant (mais soutiendra que ce n'est pas le cas) ➸ A toujours eu peur de s'attacher aux autres, craignant d'être déçue, trahie ➸ Saskia adore les chiens, fascinée par leur dévotion et leur loyauté ➸ Aimerait ne plus avoir à se battre pour tenir chaque jour jusqu'à l'aube prochaine ➸ Elle n'a jamais eu de relation sentimentale avec qui que ce soit ➸ Grande fan des films Die Hard, l'Arme Fatale et John Wick, les a vus au moins des dizaines de fois chacun depuis qu'elle les a découverts, il y a trois ans ➸ Malgré les immenses lacunes de culture et d'instruction, Saskia est très sensible à l'art et plus particulièrement celui de la peinture, à s'être déjà faufilée clandestinement dans des expositions ou vernissages (en plus les buffets sont divins !)

Saskia est née du mauvais côté de la barrière : celui de la pauvreté et du manque. De l'oppression et de la misère. Ses parents n'avaient déjà pas de quoi nourrir ses frères, alors comment pouvaient-ils assumer un membre de plus dans la famille ? Les plus grands sont vite partis, voulant tenter leur chance. Certains sombrèrent dans la délinquance ou la criminalité. Saskia était toute jeune, trop jeune pour comprendre. Elle avait cinq ans quand tout s'est terminé. Plus de parents, plus d'aînés pour veiller sur elle... seulement un. Mais ne fit que la conduire aux services sociaux qui, finalement, les séparèrent.

Saskia n'était pas intégrée au foyer de jeunes filles où elle était. Aucune famille d'accueil ne semblait vouloir d'elle : la fillette ne parlait pas et avait toujours la mine basse. Non pas de tristesse, de ce sentiment pauvre qui pourrait appeler à de la pitié ou de la compassion. Non, juste le vide. Un vide qui éloignait. Un froid qui repoussait. Elle ne voulait pas être approchée, se montrant même agressive envers les autres. Craintive, hostile. Saskia réclamait après son frère et nul autre.

Il ne revint jamais. Elle ne sortit jamais de ce foyer. Saskia n'attirait que des problèmes et une charge de travail que les éducateurs ne voulaient pas assumer. Le seul moment où il semblait possible de faire quelque chose d'elle, c'était lors des cours de danse qu'on lui imposait. Saskia feignait de les détester, mais elle s'avérait plutôt douée et s'épanouissait réellement, occultant tout se qui pouvait de passer autour d'elle.

Jusqu'à ce qu'on la mette à la porte ; manque de place, manque d'intérêt pour cette fille toujours à part. Jamais dans les rangs. Mais surtout parce qu'elle avait osé se montrer intime avec une autre fille. Elle avait seize ans. Son côté solitaire et le manque cruel d'encadrement dont souffrait le foyer qui l'a vue grandir l'avaient formée à ce monde qu'elle n'était pourtant pas prête à affronter... Saskia était persuadée de ne pas avoir besoin des autres, de pouvoir s'en sortir. Il lui fallut gruger, mentir, voler, ne serait-ce que pour avoir un toit ou un morceau de pain. Une pauvreté dont elle voulait se sortir.

Elle trouva un boulot en tant que caissière dans un supermarché. Saskia s'accrocha à ce job pour de payer un vieil appartement miteux puis parvint à mettre assez de côté pour se rendre au pays de tous les possibles : les États-Unis. Naïve, elle pensait que sa vie l'attendait à New-York. Le rêve de devenir danseuse s'étiola rapidement et tout ce qu'elle trouva, ce fut un job de serveuse dans un dinner en perte de vitesse. Le manque de recette lui fit perdre son job et retourner à la case départ.

Elle vit dans un studio insalubre avec trois mois de retard sur son loyer qu'elle paye en volant et recelant quelques babioles subtilisées aux touristes et, plus récemment, aux clients de ce club en vogue : le Guilty Pleasure. Manque de chance, un jour elle tomba sur la mauvaise cible. Il avait vu, il avait senti. Elle ne l'avait pas abordé pour ses beaux yeux. Mais elle ignorait qui il était et ce que son geste représentait vraiment. La sécurité du club la prit en chasse et les gros bras se sont occupés de son cas. Saskia suppliait qu'ils ne la livrent pas à la police, qu'elle  réparerait l'affront commit quel qu'en soit le prix. Une demande qui sonna d'une douce mélodie aux oreilles des videurs et de l'homme volé. Il glissa quelques billets et demanda à ce qu'elle lui soit laissée, et que si elle ne se montrait pas à la hauteur, il la livrerait lui-même à qui de droit.

Une tournure particulière qui amena Saskia à toucher le fond. Elle ignore ce qu'il attend d'elle mais sait que les seules alternatives existantes sont les Sweet Poison ou un retour à Groznyï où les voleurs ne sont jamais bien accueillis sous le régime de Ramzan Kadyrov...