Contrat de Nekker
Aux prétentions assumées, j'étais déterminée ne pas le laisser me mettre de côté cette fois. C'était une occasion rêvée pour faire mes preuves : impossible de m'en faire démordre !
Son regard dubitatif n'allait pas me perturber. Quoi qu'il ait en tête, je me ferais violence pour avoir une place dans cette quête. Je ne voulais plus être cette enfant perdue qui butait sur les remparts de Kaer Morhen. Je voulais qu'Artyom réalise qu’aujourd’hui, je ne trébuchais plus. Que j'étais capable.
Sa réflexion s'intensifiait et je peinais à rester optimiste, me contentant de camper sur mes positions avec un regard obstiné. Contre toute attente, le sorceleur abdiqua, proposant un marché qui ne laissait aucune place à l'erreur, ce qui ne manqua pas de capter quelques oreilles indiscrètes. « Très bien, j'accepte les termes. » Attitude effrontée et téméraire, sûre et insolente à la fois, je ne perdis pas une seconde de plus et allai me préparer.
Impossible de nier cette boule au ventre mêlant peur et excitation. Une adrénaline qui montait en flèche dans mes veines. Comme si je sentais l'énergie gorger mes artères. Dans nos affaires, je retrouvai une arme de choix pour ce genre de cas... une bombe de dimetrium. Sans doute me houspillerait-il à vouloir l'utiliser, mais c'était mon combat alors mes méthodes.
L'effrontée que j'étais ne sentit pas la peur monter de plus en plus. La bravoure venant laisser place à une certaine inconscience stimulée par les tensions qui me gagnaient. Je gardais un sang froid digne du sorceleur, ne venant échapper le moindre signe de vulnérabilité.
Détermination en marche, je rejoignis avec prudence le nid de nekkers. L'odeur devenait de plus en plus pestilentielle à mesure que j'approchais. Avec attention, j'analysai une nouvelle fois la situation, repérant le terrains et ses dénivelés, les arbres et les obstacles. Quand l'observation fut terminée, je me donnai tout le courage nécessaire pour me lancer.
L'assaut se fit dans le silence nacré de l'atmosphère pesante de brume nauséabonde. Le fer de mon arme tranchait et perçait les abominations retorses. Ces créatures étaient vives, je n'avais pas le droit à l'erreur. Leur nombre faisait ma faiblesse, mais à ne plus penser, me concentrant uniquement sur leurs bruits et mes gestes, je gagnai en rapidité. Mes muscles se déchiraient un à un devant cet effort, l'adrénaline m'empêchait de sentir la douleur. Elle surviendrait juste après et demain, peut-être même le surlendemain aussi.
L'intensité prenante ne me fit pas perdre de vue mon plan et bientôt, je pus atteindre le nid dans lequel je plaçai la bombe. Sans attendre, je ressortis pour me mettre à l'abri...