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ab. Le théorème du chiffre 8 - Hechan

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Face to face
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Le théorème du chiffre 8
avec @"Hécate Vesper"
La monotonie de la vie de camp pouvait lasser bien des survivants qui étaient habitués à l'extérieur, au risque et à l'adrénaline. J'étais parfois moi-même emprunt à une certaine nostalgie, à des phases de doutes où je me demandais si en dehors des remparts je ne serais pas mieux. Si cela m'arrivait à moi, j'imaginais que bien d'autres personnes qui avaient passé beaucoup plus de temps à l'extérieur percevaient également ce manque. Une hésitation qui peut nous pousser à quelques actions imprudentes. À croire que l'homme aimait le danger... Ces élans d'inconscience ne m'avaient jamais poussées à sortir. C'est que mes remords me ramenaient vite à la réalité. Et si je venais à sentir être plus poussé par mes instincts que ma volonté, alors je m'interdisais de sortir. Je n'avais pas été assez prévenant pour sauver mes amis... Alors qu'est-ce qui pouvait m'assurer que je serais capable de me protéger moi si je n'avais pas les idées claires ? Mes sorties étaient rares en partie pour ça. J'essayais, jour après jour, de me convaincre que ma place d'intendant me prenait trop de temps, demandait trop d’investissement pour que je m'autorise la moindre escapade. Je me protégeais avec des excuses auxquelles je ne croyais pas. Car la seule véritable raison qui m'empêchait de retourner chez les protecteurs, c'était la peur de mettre la vie d'autrui à nouveau en danger.

M'occupant de quelques ajustements sur les besoins les plus importants du camp en matériels, je ne faisais pas attention aux personnes qui passaient autour de moi. Toutefois, une silhouette attira mon regard avant de disparaître dans les ruelles de terre. Hécate. Nous ne nous étions pas vus encore aujourd'hui, et c'était pourtant une habitude que l'on avait tacitement mise en place ; il y en avait toujours un pour aller vers l'autre quand le temps le permettait. Une réflexion sur l'attachement que l'on pouvait avoir envers d'autres personnes qui sont pourtant très différentes de nous m'éloigna du sujet principal dont je parlais avec les protecteurs. Je secouai vivement la tête et leur demandai de s'arranger avec la lieutenante pour obtenir ce que je demandais. Après quelques mots, une poignée de mains, je pus prendre habilement congé de mes responsabilités pour me diriger vers la rue qu'avait emprunté Hécate. Arrivé jusqu'aux remparts, je demandai au garde posté s'il n'avait pas vu la jeune femme aux longs cheveux blonds. « Elle est partie avec Hives. » Obtins-je simplement. Partie ? Avec Hives ? Je fronçai les sourcils et ne perdis pas une seconde ; de rapides foulées j'arrivai à l'extérieur où je vis les deux échappés. Lorsque je m'approchai, Hécate était au sol. Sentant mon cœur se serré, je me précipitai vers elle sans prendre le temps de houspiller Hives. « Hécate ! Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui te prend de sortir comme ça ? » Grondai-je en lui tenant le bras pour l'inciter à se relever. Les alentours de Steros n'avaient rien de bien dangereux, nous étions sous la surveillance des postes de garde. Et la plaine sur laquelle nous nous trouvions offrait une vue très dégagée sur les environs : si danger il y avait, on serait vite au courant. Mais je n'aimais pas la voir dehors. Je n'aimais pas voir toute personne à qui je tenais en dehors des remparts de Steros. Cela me rendait sans doute insupportable à leurs yeux, mais s'il fallait qu'ils me détestent pour être en sécurité, soit. Qu'ils me détestent.
☾ anesidora
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Le théorème du chiffre 8
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Ne ménageant pas mon intonation, laissant transparaître ainsi ma détermination à la voir retourner entre les murs de Steros, je ne lui laissais pas d'autre choix que celui de revenir à la réalité. J'aimais ce côté rêveur qui la happée par intermittence. Cette aptitude à pouvoir aller par-delà les limites qui faisaient que nous restions en vie sans pour autant se mettre en danger. Pourquoi est-ce que ça ne lui suffisait plus à ce jour ? Elle leva les yeux vers moi, m'interrogeant du regard. Mes lèvres s'entre-ouvrirent et mes sourcils se froncèrent. Elle était bien placée pour savoir ce que pouvait coûter l'extérieur. Pourquoi ne comprenait-elle pas le fait qu'il soit inquiétant de la voir sortir ainsi ? Je sentis sa main se poser sur la mienne et chercher à m'entraîner au sol. J'aurais pu - dû - la relever de force et la traîner jusqu'à l'intérieur du camp. Mais Hécate était loin d'être une enfant que je pouvais me permettre d'ainsi traiter. Tant qu'aucun danger immédiat n'était présent en tout cas. Hécate m'attira vers elle mais je ne bougeai pas malgré son soupir. « Allez, viens. » Serrant les dents, je me résignai.

Un genou à terre à ses côtés, je balayai l'horizon du regard dans un réflexe conditionné. Aux paroles d'Hécate, je tournai le regard vers Hives et fronçai les sourcils. Mécontent qu'il ait permis à une civile de sortir sans la moindre opposition. Mais j'aurais tout loisir de régler ça plus tard. Hécate avait toujours eu cette connexion particulière avec la nature. D'aussi loin que je m'en souvienne. Très différente de moi qui n'avait grandi qu'au milieu de la ferraille et du béton. Ce n'est qu'à Steros que j'avais commencé à m'intéresser à ce que pouvait réellement nous offrir la nature lorsqu'on se mettait à parler sa langue. Je respectai le silence de la jeune femme, sans manquer d'observer au loin. Mais ses paroles m'éloignèrent un peu plus que je ne le souhaitais. Et je sentais ce silence qu'elle paraissait apprécier. Sans pour autant être rassuré ni cautionnant notre position, je me prêtais plus au jeu que je ne voudrais l'admettre. Souriant à son trait d'humour concernant le lieutenant et ses cris, je posai mes yeux sur elle. La douce et intrépide Hécate. En l'observant, j'avais parfois l'impression de la connaître depuis toujours.

« Cela fait huit ans… Mister Eight. Huit ans… que tu m’as sauvée. » Je plissai les yeux et les baissai vers le sol où la terre ressemblait plus à la poussière qu'au sable des littoraux. Je ne l'avais pas aidé ni n'aidais les autres dans le souci qu'ils me soient ensuite reconnaissant. Mais je savais que ça comptait pour elle. Et sans vraiment le cacher, j'aimais ce que ça avait créé entre nous. Cette complicité que l'on ne soupçonnerait pas de prime abord. « Il y a huit ans... avant ça, je ne pensais même pas qu'un jour je remettrai les pieds hors du campement. Mais je suis content de l'avoir fait, et de t'avoir ramenée dans un lieu où tu peux être en sécurité. À l'intérieur. » J'esquissai un sourire et posai une main rassurante sur son épaule. « L'extérieur n'a rien de bon à offrir Hécate... » Fronçant les sourcils au souvenir de tout ce que j'avais pu voir ou faire pour protéger les miens ou ceux qui étaient en difficulté. La providence n'avait rien à jouer dans tout ça, si j'avais sauvé Hécate, ce n'était que par chance : au bon endroit au bon moment. Il ne fallait pas pousser le vice plus loin, ça risquait de faire plus de mal que de bien. Que ce soit en s'aventurant plus loin ou alors en provoquant les groupes environnant pour marquer notre territoire. Il fallait se contenter de ce qu'on avait et protéger ce qu'on possédait. Mais Hécate ne partageait pas cette vision... Pour elle, l'extérieur était une part de son être, de sa personne. Elle y avait perdu ceux qu'elle aimait et pourtant, l'envie d'y retourner paraissait la border. L'idée même de penser à ceux que j'avais perdu dehors suffisait à me faire rebrousser chemin... Peut-être était-elle bien plus courageuse que je ne l'étais. Ou plus naïve.
☾ anesidora
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L'endroit était paisible, je devais le lui concéder. Mais le jour baissait et la visibilité allait vite nous manquer si nous venions à nous attarder de la sorte. Même si ses mots étaient censés me rassurer, à l'entendre me dire que pour rien au monde elle n'y retournerait, je ne pouvais être serein. L'extérieur lui avait apporter beaucoup mais lui avait également pris tant de choses... Silencieux, je restai toutefois près d'elle. Essayant de me prêter à ce jeu de : qu'est-ce que l'extérieur t'inspire ? Rien de vraiment bon... J'y avais rencontré des personnes bienfaisantes comme des barbares. J'y avais connu la fin et m'étais émerveillé devant les paysages que je découvrais. Au service de Steros, j'avais pu y venir en aide à des âmes égarées, des rejetés du dôme comme des voyageurs cherchant un peu de compagnie. J'étais content d'avoir permis à ces personnes d'intégrer Steros. Mais j'étais aussi meurtri de voir à quel point la nature humaine pouvait être dégueulasse... Des horreurs se passent chaque jour dehors, chaque heure et chaque minute. Rares étaient les survivants pouvant se targuer d'avoir vécu paisiblement dehors.

Mes yeux se portèrent sur Hécate et ses longs cheveux blonds ondulés. Je restais neutre mais attentif. Autant à elle qu'à l'environnement. La nuit vint à tomber rapidement. Et dans le ciel se dessinaient ces lueurs mystiques. Au dôme, j'avais appris qu'il s'agissait d'étoiles. Je ne savais pas en détail les raisons de leur présence, cependant je savais qu'il s'agissait de lumières venues de l'espace ; de l'univers. Ces lumières captèrent l'attention de la jeune femme. Je suivis la direction indiquée par Hécate lorsqu'elle me parla d'une étoile plus brillante que les autres. Un aspirateur de lumière ? Je souris, candide. Un court silence s'installa avant qu'elle ne vienne poser son poing dans mon dos. Ses mots étaient forts en sens. Mais je n'éclairais plus le chemin des autres depuis des années déjà... J'encaissais certaines choses, mais elles avaient toujours un but précis et n'engageaient jamais personne d'autre que moi. Je n'étais plus près à risquer ma vie comme autrefois pour les autres... Comme certains résidents le pensaient silencieusement : je n'étais qu'une déception dans le seul domaine où, pourtant, j'avais mes seuls talents. Je chassai toutes ces idées en détournant les yeux de cette étoile.

De gestes lents, je me mis en tailleur et me penchai en arrière, me soutenant de mes bras tendus. De mes yeux je scrutais alors le ciel. « J-je fais quoi moi ? » Demanda la voix de Hives derrière nous. « Tu rentres et trouves une excuse pour notre position. » C'était là une réaction bien mesurée et un calme inattendu de ma part. Il avait commis une grave erreur en laissant Hécate sortir. Mais la présence de la jeune femme avait un effet apaisant sur moi. Bien qu'il s'en prendrait plein la tête à mon retour ou demain, je restais dehors à profiter de cet instant avec Hécate. Nous n'avions pas besoin qu'il nous tienne la chandelle, nous étions assez grands pour survivre sans. Lorsqu'il s'en fut retourné à Steros, je soupirai. « Je me rappelle de ma première nuit à l'extérieur. Le ciel était dégagé, sur le plateau on voyait au loin la lisière de la forêt et l'ombre des montagnes. Je me souviens avoir ressenti un tel sentiment d'immensité... Comme si tout devenait aussi insignifiant qu'un grain de sable. De voir ces lueurs blanches, l'inconnue obscurité des reliefs, ça m'a coupé le souffle. Et alors tout est devenu plus simple à mes yeux. Le nœud dans mon estomac se dissipa et je me suis laissé endormi par terre, à la belle étoile. » J'esquissai un rire face à cette idiotie. Non pas de lui avoir confié ce souvenir, mais d'avoir risqué de dormir sans abri à l'extérieur. Ces choses que l'expérience nous apprend... « C'est quoi ton plus beau souvenir insouciant, Hécate ? » Demandai-je sans attendre qu'elle me ivre une pensée particulière intime. Juste un souvenir dont je pourrais me représenter l'image en songes.
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Sourcils froncés, je peinais à croire qu'Hécate pouvait réellement s'adonner à se genre de combines simplement pour mettre un pas dehors... Ce n'était pas une jouvencelle, mais ce n'était pas non plus une manipulatrice sans considération. Hives devra tout de même affronter son lieutenant, à lui de ne pas laisser les civils se faufiler. Je n'étais certainement pas très objectif... S'il se serait agi d'une autre personne qui n'avait pas de place privilégiée à mes yeux, j'aurais sans nul doute laissé couler l'affaire. À cette pensée, je compris pourquoi certains - à la défense comme auprès des civils - me fustigeaient du regard en me voyant approcher. Je n'étais pas le plus objectif lorsqu'il était question de la sécurité de ceux que j'aimais. En même temps, j'avais été forgé pour protéger les autres. D'avoir failli à mon devoir n'avait fait que me forcer à percuter et redoubler de vigilance... Si je me retrouvais une nouvelle fois dehors avec un groupe de Steros, je serais plus qu'imbuvable tant je veillerai au grain. C'était sans doute mieux pour tout le monde que je reste cloîtré dans mon bureau... « Je crois que de m'avoir sur ton dos est une punition appropriée. N'espère même pas t'éloigner mon champ de vision les jours qui viennent », répondis-je à son regard défiant lorsqu'elle évoquait être la personne à punir pour cette évasion.

Mon histoire n'avait rien de mirifique, mais lorsque l'on imprimait dans notre esprit ce genre d'images, elles obtenaient un côté magique que les années qui nous en séparaient appuyaient. Je reposai délicatement ma tête contre celle, posée en arrière sur mon épaule, d'Hécate. Un rire m'échappa à sa réflexion : il ne fallait pas sous-estimer les mouflettes ! Hécate me conta à son tour un souvenir de l'extérieur. Je l'écoutais avec un sourire aux lèvres tout en observant le ciel. Cela m'étonnait moi-même, mais je me sentais bien. À écouter sa voix, sentir sa présence, sa chaleur, et avoir l'impression de n'être qu'elle et moi. Je n'avais pas souvenir de m'être senti si bien avec quelqu'un. Elle était la force tranquille qui m'apaisait par sa seule présence. Je souris de plus belle à l'idée du sermon que je lui aurais fait si ça s'était passé lorsque je la connaissais. On avait tous nos élans d'insouciance. Elle tout comme moi. Je n'avais pas toujours été un con aigri... « Ton souvenir le plus heureux ? » Demanda-t-elle innocemment. C'était parti pour les contes ! Je soupirai en me plongeant dans une réflexion intense sur ce que je pouvais identifier comme un souvenir heureux. Passant en revue mes dernières rencontres, mes derniers souvenirs, l'accident... Mon sourire se tarissait. L'extérieur, mon départ, la milice, le dispensaire...

J'expirai un rire avant de me rendre compte que mon silence était déjà bien trop long pour ne pas être éloquent. « Excuse-moi Hécate... » Je m'en voulais d'avoir gâcher cette atmosphère qui nous lovait depuis ces quelques minutes où nous étions assis tous les deux. Agacé, je me redressai et me levai. Lui tendant une main, je lui demandai de rentrer. « On ferait mieux de retourner au camp. » Mon regard fuyait le sien. Je ne m'étais jamais laissé avoir par ce genre de question. Non pas que je m'estimais malheureux, mais quelque soit la rencontre, quelque soit le moment, toutes mes joies s'étaient vues voler la vedette par des circonstances pesantes. Je ne m'étais jamais posé de réelle questions sur le bonheur et le fait d'être heureux. Je m'étais fait une raison : le bonheur n'est pas indispensable à une belle vie. J'avais tout ce dont je pouvais rêver : un toit, un camp, de la nourriture et des vêtements, à boire et de quoi occuper mes journées. J'étais un homme accompli. Sur le papier... Face à tout ce dont certains pouvaient manquer, je n'avais pas à exiger plus. Parti d'où j'étais parti, sans famille, sans avenir, je m'en étais plus que bien sorti, non ? J'attendais qu'Hécate daigne se lever. Je ne voulais pas la quitter, étrangement, je ne voulais même pas rentrer. J'appréciais ce moment privilégié que nous partagions. Même si chaque jour nous essayions de nous retrouver quelques instants, celui-ci avait une saveur particulière que j'affectionnais. Une raison qui ajoutait à mon exaspération d'avoir tout foutu en l'air.
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avec @"Hécate Vesper"
De surprise et amusé de sa réaction, je souris, luttant pour ne pas tomber en arrière. Nous replaçant afin d'observer le ciel, je profitais de la magie de l'instant. De ce sentiment non pas de plénitude, mais de repos de l'esprit. En dehors des murs du camp, Steros semblait être une boîte que l'on avait refermé. Je savais qu'il faudrait que je l'ouvre à nouveau avant que quelqu'un ne s'inquiète ou que Caelyne ne vienne nous tirer à l'intérieur par la peau des fesses - enfin pour le coup... si elle tente ça pourrait être drôle de voir comment elle s'y prendrait - cette sensation apaisante était si rare à Steros... Mais les solutions n'étaient pas légion. Il était hors de question pour moi de laisser tomber ce camp. De laisser tomber Thaya et chaque personne à qui je tenais qui s'y trouvait. Depuis presque vingt ans, Steros était ma famille, mon toit, ma vie. M'investir pour ce camp me coûtait en énergie et en patience, mais je ne regrettais pas le moins du monde ces sacrifices que je faisais pour permettre au plus grand nombre de vivre comme il l'entend. Devant la satisfaction du devoir accompli, ce n'était plus rien. Juste une marche de plus. J'étais habitué à cette vie.

Ne souhaitant gâcher ce moment, je préférai y mettre un terme, ne pas nous laisser aller dans un flot d'introspection et de réflexions, de bilan sur ce qu'on avait ou non partagé. Elle se leva sans mon aide. Je refermai la main que je lui tendais, serrant le poing en me mordant les lèvres. Bien sûr que je l'avais contrariée... Bien sûr qu'elle n'accepterait pas d'excuses. Je soupirai, à la fois compréhensif et abusé. Son visage à son tour fermé, ses bras croisés. Il était trop tard pour chercher une façon plus délicate de mettre fin à cette escapade timide. Je ne bougeai pas tant qu'elle resta fixée sur sa position et ne la suivis qu'à une certaine distance lorsqu'elle se dirigea vers l'entrée du camp. Me maudissant intérieurement, je restais toutefois persuadé d'avoir fait le bon choix. Je ne voulais pas qu'Hécate vienne me prendre en pitié ou ne cherche à changer les choses. Nous avions tous une place et un rôle à jouer. J'avais déjà défié le sort à deux reprises, la troisième ne serait sans doute bonne ni pour moi, ni pour Steros. Alors il était plus sage de vexer Hécate à ce moment pour pouvoir rester auprès d'elle les autres jours.

Rattrapant la jeune femme qui, même énervée, ne tenait pas un rythme de milicien, je dus m'arrêter brusquement lorsqu'elle se retourna. Sourcils froncé, je m'attendis à recevoir les foudres de la femme la plus sereine et calme du camp. On dit que les personnes les plus calmes ont les colères les plus fortes. Je crois qu'on a l'impression qu'elles le sont car on ne peut penser que ces personnes si posées peuvent devenir si violentes. Que ce soit dans les mots ou les gestes. Sa colère à elle fut de geste, mais d'un geste qui me cloua au sol. Ses lèvres douces vinrent bousculer les miennes dans un entrelacs passionné et vindicatif. Je voulais la repousser, de raison. Mais je fus incapable de poser mes mains sur elle appréciant, de cœur, cet échange inattendu. Mon cœur sembla s'arrêter de battre et une chaleur intense m'envahit à faire fondre la fraîcheur de la nuit tombée. Lorsque la belle Hécate s'éloigna, je réprimai une impulsion qui me hurlait de la tirer vers moi et de l'embrasser à mon tour. De l'enlacer et plonger mes doigts dans ses longs cheveux blonds. Parcourir ses courbes et... Arrête ça Zorhan ! Abruti ! Je pestai intérieurement sur les idées qui me venaient, me laissant silencieux face à Hécate qui me houspilla.

Son regard noir me fustigeait alors que ses mots étaient faits de cette délicatesse dont elle avait le secret. Mais le ton qu'elle adoptait était loin de faire penser à une douce jeune femme. Je voyais plutôt la mère furieuse et dépassée. Même dans cet instant Hécate était loin de me faire peur, mais de voir que je pouvais la mettre dans cet état me faisait culpabiliser. Elle frappa contre la porte, clamant que de toute façon, j'étais incapable de reconnaître le bonheur lorsque j'avais l'occasion de le croiser. Je voulais lui donner tord, lui affirmer que je n'étais pas qu'un amas de regrets tourmenté par le passé, les inquiétudes du présent et les peurs du futur. Je voulais lui expliquer que rien n'était simple, que le bonheur n'était qu'un instant fugace qui se dilapidait comme du papier jeté dans un feu, que ça n'avait de réelle valeur que si derrière, on n'avait pas à se reprocher les circonstances ou les conséquences de cet instant. Mais ça ne serait rien lui apprendre... Hécate connaissait l'extérieur et ses dangers. Elle savait alors apprécier les moments où tout allait bien et pouvait en profiter sans pour autant qu'ensuite, elle se replonge dans la dure réalité. Elle connaissait ce sentiment de perdre quelqu'un, quelqu'un qu'elle aimait de surcroît. Qu'elle aimait au point de se donner à lui pour la vie. Et malgré ça, Hécate parvenait à avancer. Certains jours, ça semblait lui coûter plus que d'autres, mais elle avançait...

Les portes s'ouvrent devant Hécate. À quelques pas derrière elle, je suis toujours silencieux, ne sachant comment réagir face à elle. Qu'avait-elle espéré de moi, dehors ? Même s'il m'arrivait de laisser certains élans mélancoliques m'éprendre, je ne voulais pas que les choses se terminent en des sanglots et constats navrant. Si je ne pouvais lui apporter ce qu'elle souhaitait, ce partage d'émotions et de réflexions, alors de toute façon j'avais fait le bon choix. Et peu importe si elle devait m'en vouloir d'être ce que je suis. Me trouverait-elle vraiment aussi courageux en comprenant que depuis la mort de mes amis, j'avais fuis l'extérieur car il me faisait peur ? Que depuis j'avais perdu une grande part de confiance en moi et peinais à me regarder en face ? Que certains soirs j'en venais à me dire que ça aurait dû être moi et qu'il serait peut-être temps d'équilibrer la balance ? Je ne pouvais pas me montrer vulnérable. Ça me coûtait, indéniablement, mais ceux que je devais protéger me donnaient la force de continuer. De ne pas perdre le fil. Elle me donnait cette force. « Huit ans… que tu m’as sauvée. » Huit ans qu'elle avait tout perdu... et pourtant, huit années que chaque jour, elle m'accordait un sourire, une attention. Avec raison, j'avais mis cela sur le coup de la gratitude qu'elle pouvait me témoigner. Mais huit ans... Qu'est-ce que je représentais pour elle ? Que représentait-elle pour moi ?
☾ anesidora
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